AL - les embrumes

FILM FAVORI - les temps modernes. il aime beaucoup le cinéma muet, les films en noir et blanc.
LIVRE FAVORI - la ligne verte, ça de stephan king

CHANSON DU MOMENT - (deep purple) smoke on the water
COULEUR PRÉFÉRÉE - le noir. ce n'est pas une couleur mais c'est la teinte qu'il porte le plus. le noir. le gris. les couleurs qui camouflent, qui le cachent.

SAISON PRÉFÉRÉE - l'hiver
HOBBIES - skateboard

ANIMAL TOTEM - le hibou

(1) c’est un gosse qui n’a jamais eu de chance. sa mère avait à peine seize ans quand elle est tombée enceinte, son père dix-huit et la peur au ventre. quelle foutue connerie de l’avoir fait sans capote - voilà où ça mène l’irresponsabilité. il était pas prêt pour être père, tétanisé jusqu’à cette nuit où il s’est enfui : comme un lâche, un peureux, un sale mioche égoïste. la mère de al s’est retrouvée toute seule pour le mettre au monde, l’élever. la galère ; il a toujours connu, la misère de ces noëls sans sapins, sans gros cadeaux. une enfance pleine de sacrifices mais sans l’absence d’amour. maman faisait ce qu’elle pouvait, pensait au bien-être et au bonheur de son fils avant le sien. quant bien même le toit foireux au-dessus de leurs têtes qu’elle arrivait à peine à payer avec son job à temps partiel. dans quoi pouvait-elle bosser sans qualifications ? tantôt caissière, femme de ménage, ces petits boulots d’merde qui lui on quand même permis de subvenir aux besoins de son fils. elle avait l’aide de personne, ni même de ses parents ou ceux de son enfoiré d’ex. on en est venu à lui prendre son unique raison de vivre quand bientôt les rumeurs ont conduit les services sociaux à toquer à leur porte. on avait vu mme géhin faire l’trottoir : une mère pute, horrible pour un mioche d’à peine six ans. on a embarqué le fils loin de bordeaux. c’est dans les orphelinats que sa misère a continué. enfant persécuté car trop solitaire et étrange pour en être l’ami. il est allé dans deux familles : deux échecs. c’était un ado asocial, trop dans sa bulle, même violent parfois. retour dans sa maison d’infortune jusqu’à sa majorité. un ado perdu dans une nouvelle ère de problèmes. plus d’emmerdeurs sur son dos mais toujours la solitude. encore plus vivace. al était seul ; le seul maître de son destin. (2) de retour à bordeaux à ses dix-huit ans, alan n’avait pas le budget pour habiter en ville. loyer trop cher pour ses pauvres moyens : infimes économies. il lui a fallut presque deux ans pour pouvoir s’acheter une vieille caravane toute défoncée pour en faire son foyer. dans un terrain vague, à la sortie de bordeaux. avant cela, il ne connait que la rue, les dessous de ponts et des hivers longs. nuits interminables où on a peur de s’endormir au risque de crever d’froid. début des insomnies. aujourd’hui, sa situation est moins catastrophique mais reste relativement pauvre. ça fait quelques mois à peine qu’il a pu s’acheter une caisse d’occasion. un vieux tacos, une carcasse à demi rouillée sur quatre roues. un pick-up au noir délavé par le soleil. peinture vernie cloquée. dans l’habitacle on y sent la cigarette froide, les sièges sont défoncés et une colonie d’araignées y a logé domicile. malgré son allure désastreuse et sa mécanique capricieuse, alan l’aime comme la prunelle de ses yeux. (3) al connait la ville comme le fond de ses poches. bordeaux n’a aucun secret pour lui. il apprécie ces virées nocturnes, tard dans la nuit : capuche sur la tête, mains dans les poches, il arpente les rues. tantôt à pieds, parfois en skateboard pour rider dans la grande cour de jeux qu’est la ville bordelaise. oui, al est un homme qui dort peu. suffit de regarder ses cernes d’un kilomètre de longs, les trous béant qui creusent son regard d’un brun toujours intense. sans cesse, une clope au bec al. il a toujours sur lui, un paquet de lucky strike qui lui arrive de finir dans une nuit. il fume beaucoup trop. alan le sait mais c’est l’un de ses petits plaisirs de la vie : comme ses matins où il regarde le soleil se lever - lui dans sa chaise pliante à côté de la caravane. ou ces ondes musicales et indescriptibles que peuvent offrir la lecture d’un vynil sur platine. ces petits plaisirs, ces histoires de rien. rien qui fait tout son bonheur. bonheur modeste. (4) l’informatique, il aime pas trop. al n’y comprend pas grand chose. ni ordi, ni applications futiles sur son téléphone. un téléphone basique pour appeler, simple forfait à 2 euros histoire d’être joignable pour pôle emploi et le peu de son entourage. pardonnez lui aussi ses lacunes en orthographe - c'est franchement pas son truc ! (5) il a l’alcool violent, ce n’est pas du tout un mec à chercher quand il a trop bu. vous serez prévenus et n’osez pas une seconde emmerder une gonzesse alors que al n’est pas loin. vous aurez très vite son poing dans votre gueule. instinct protecteur qu’il ne peut expliquer.