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beautiful problems (roman)

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Anonymous
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MessageSujet: beautiful problems (roman) beautiful problems (roman) EmptyLun 18 Sep - 22:29

Qu'est-ce qu'on s'emmerde, dans tes vignes ! C'est l'éternelle cantique de princesse Arthur de sa plus belle voix plaintive, quand bien même il passe sa foutue journée les pieds en éventail au bord d'une piscine chauffée et abritée par une véranda au moins aussi imposante que son loft parisien. Et Lola, elle roule des billes, soupire face à ses éternelles lamentations et pourtant, elle est plus que d'accord : ouais, on se fait chier. La saison est terminée, les touristes se font rares et c'est finalement pas plus mal mais c'est surtout les vendanges qui commencent et ... les interlocuteurs qui attendent désespérément des décisions de sa part ont l'air de sortir du siècle dernier, le genre de petits rois qui prennent leur pied à se penser au-dessus du monde, des lois, et de toi aussi tout ça parce que leur palais a la faculté de déceler des notes d'agrumes, de girofle ou de vanille tout en analysant la rondeur, richesse ou tonicité d'un vin. Tout ce que Lola déteste, elle qui vient d'en-bas et a eu le toupet d'être heureuse, entassée dans un appartement bien trop étroit pour toute une famille.
Mais ... ce qu'elle déteste encore plus, c'est l'inaction sous toutes ses formes. Or, rien n'est plus propice au calme absolu que ce petit coin de paradis et ce château aux seize chambres tellement aseptisées qu'elles te donnent l'impression de ne pas mériter de poser ton glorieux séant sur le couvre-lit. Ou nulle part ailleurs, en réalité. Comment une foutue baraque peut sembler imbue de sa personne ? Lola songeait naïvement que ces tristes défauts étaient réservés à une élite dédaigneuse, mais apparemment, ils s'accrochent comme des morpions sur tout ce qu'ils touchent. Indécentes demeures incluses. Malgré son bordel ambulant déposé partout dans les pièces, sa famille en colons brouillons et les peintures vives refaites dans presque toutes les pièces, la propriété pue la perfection millimétrée à plein nez et Lola a l'impression que les Lutz-Brekker possèdent l'étrange pouvoir de toiser et juger la moindre de ses actions. Dont sa foutue panne d'inspiration, qui ne disparaît pas malgré un nouvel environnement et un agenda libéré de toute contrainte pénible. Pourtant, elle se donne un mal de chien, Lola. Elle qui n'a jamais eu de routine bien huilée (plutôt mourir) se surprend à suivre des préceptes boboisants visant à retrouver sa paix intérieure ou décupler sa putain de créativité. Mais merde, elle a toujours été débridée sa créativité alors c'est peut-être la rançon du succès de se sentir tarie, imposteur parmi les artistes. Pourtant, Lola écoute religieusement des conseils débiles. Elle mange plus de fruits, médite une demi-heure par jour et prend du temps ... pour elle. Comme si c'était un concept nouveau, ça.
C'est exactement ce qu'elle est en train de faire, Lola, alanguie de tout son long sur une bouée flamant rose flambant neuve, les yeux clos et bercée par le clapotis de l'eau marine lorsque la sonnerie tonitruante de l'interphone lui rappelle qu'un des cerbères servant d'avocats au LB est sans doute en train de fulminer derrière l'imposante porte d'entrée. Elle soupire, se relève délicatement sur les coudes pour jeter à Tammy son plus joli regard attendrissant ... qui ne rencontre qu'un vague non de la tête. Ok, soeur indigne, okay. Elle bat des gambettes pour rejoindre le bord de la piscine, ceint ses courbes chlorées dans un peignoir en soie qui semble ne pas lui appartenir et offre sa plus jolie voix blasée à l'adresse de cette bande de vautours armés de courriers pompeux et d'envie d'arracher ses entrailles de prolétaire pour s'en faire un putain de collier.
Mais ô surprise, ce n'est pas un avocat assoiffé de chair fraîche, de l'autre côté du portail mais un Lutz-Brekker en personne, descendu de sa tour d'ivoire pour baigner le commun des mortels de son aura jupitérienne (toute ressemblance avec un Président en exercice est purement fortuite). Et pas des moindres, le plus virulent en personne, Roman putain de Lutz-Brekker, qui agit de façon néfaste sur ses chakras et la rend désastreusement inflammable à son contact alors que Lola, elle n'est pas faite pour ça, les piques venimeuses et les tensions inutiles qui ensuquent et éparpillent. Mais ... elle n'est pas faite non plus pour s'écraser, encore moins dans un rapport dominant/dominé avec les classes sociales comme seul socle. Non, elle a la fierté ouvrière chevillée au coeur l'artiste, des ancêtres mineurs, une famille intégralement syndiquée et un papy décédé sous la violence policière pour avoir seulement protesté contre la guerre d'Algérie, au métro Charonne.
Alors c'est pas qu'une histoire de château sublime à ses yeux, c'est plus important que ça : c'est l'opposition originelle des riches qui exploitent et des pauvres qui triment et Lola, elle ne s'y pliera jamais. Elle n'a rien à lui envier, à cet abruti condescendant. Elle a grimpé les échelons à la loyale, sans une cuillère en or dans la bouche et n'a rien volé à personne. Pas même sa bâtisse qu'elle n'a pas demandée. Contrairement à ce que tous semblent penser, jamais elle n'aurait compromis la plus minuscule parcelle de ses courbes en s'acoquinant d'un vieillard sans doute sénile pour mieux l'abuser. Ce n'est clairement pas sa faute si le vioque a perdu la boule au point de lui confier son bien le plus précieux ou s'il a seulement compris avec une lucidité tranchante, qu'elle en ferait meilleur usage que toute sa famille de nantis.
Mais quand il faut y aller ... il faut y aller. Après l'avoir fait attendre suffisamment longtemps pour espérer grignoter un brin de sa magnanimité, Lola se pointe comme une fleur devant l'imposant portail, sourire gourmand (et délibérément désinvolte) planté sur ses lèvres et opales curieuses, indolentes, qui coulent sur lui avec l'air de susurrer not impressed. Pourtant, il est diablement beau Roman, et c'est ça le pire. Lola mentirait en disant qu'il la laisse de marbre et n'a jamais, absolument jamais colonisé des rêves moites, cadeaux empoisonnés de ses excès de boisson. Mais ce qui l'agace le plus, c'est la faculté de ce salaud méprisant à la travestir comme bon lui semble. Il glisse ses propres armes entre ses doigts et la force à user de verve empoisonnée visant un combat létal, à l'issue fatale. Et ça, ce n'est pas elle. Lola n'est pas une petite peste détestable, elle n'a rien de ces filles accro au drama, avides de l'attention que leur octroie la médisance et la sournoiserie. "Roman." le salue-t-elle en roucoulant pour parfaire l'image de dinde intrigante qu'il lui a collé à l'encre indélébile. "Alors comme ça, le roi daigne baigner ses loyaux sujets de sa céleste présence ? C'est dommage, je m'étais presque habituée à tes missives enflammées." Des lettres pompeuses, glacées, co-signées sobrement par une batterie d'avocats triés sur le volet ... La plupart jamais ouvertes, formant un tas informe dans une pièce oubliée et restées lettre morte. Lola ne manque pas de temps, mais d'aisance en mondanités et autres courbettes. Elle recentre son centre de gravité au sein des prunelles de son indésirable invité et ose un sourire paresseux, érotique. Juste bon à endormir (qu'elle croit) Roman avant de le congédier comme un malpropre. ain't nobody got time for that. "Je t'inviterais volontiers à entrer mais j'ai peur que tu te sentes comme chez toi et que je sois obligée de te déloger par la force." Elle arque un sourcil joueur, Lola, et ponctue sa tirade veloutée d'un sourire de petite conne qui le congédie bien mieux que tous les mots en l'imaginant dégagé manu militari comme le genre de squatteur gauchiste qu'il doit avoir en sainte horreur. Car elle n'envisage pas vraiment de l'inviter à boire un verre dans le capharnaüm ambiant qu'est son existence, entre ses toiles inachevées, les fringues éparses, les invités longue durée brillants et bruyants qu'elle héberge bien volontiers ... Quoique, à la réflexion, visualiser de ses prunelles supérieures le triste spectacle de la plèbe triomphante ayant osé souiller le château familial de peintures vives et de gadgets de ploucs pourrait être amusant. Mais Lola, si prompte à caricaturer la pensée forcément binaire de Roman ne supporterait en réalité pas de le sentir juger ce qu'elle a de plus cher au monde : son entourage dysfonctionnel.
Enfin, ce n'est pas comme si elle était du genre à verrouiller quoique ce soit, à commencer par le portail en fer forgé.
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