you're killing me (emma)

L'alcool qui coule à flot, les pores qui se resserrent, le corps qui se laisse aller à la musique. Ses pas trainent sur le sol. Il sait pas danser Romain. On dirait un empoté. Même sa grand mère se débrouillerait mieux quand il s'agit de se déhancher sur la piste de danse. Il s'en fiche. Il a besoin de se dépenser physiquement s'il veut parvenir à fermer l’œil ce soir. Une vrai pile électrique le gosse, jamais en panne. Deuxième zone d'ombre au tableau quand on parle de lui, il ne sait pas draguer. Il se trouve même être lamentable dans ce rôle. Plutôt perçu comme le bon copain, il enterre souvent la possibilité de faire l'amour avant même d'avoir prononcé un mot. Il jongle finalement à travers la foule, essayant de se faufiler pour retrouver une bière plus tellement fraiche. Il en boit malgré ça quelques gorgées. Quelques gouttes de sueurs perlent sur son front. Il crève de chaud dans ce sauna ambiant. Il fait signe à ses amis qu'il va prendre l'air et retrouve la mirabelle de gens qui l'entoure doucement, presque oppressant. C'est là qu'il l'aperçoit. Jolie gamine en mal d'amour. Des yeux perçant, une crinière sombre et un sourire à se damner. Bordel, il devrait pas penser ça. Il a pas le droit. Elle lui est interdite celle là. Fallait qu'il s'en entiche. Dans le fond, il l'a surement trouvé à son goût avant même que ces parents ne décident de briser toute possibilité de conclure. En même temps, faut pas se leurrer, une fille comme elle, ça sort pas avec des types comme lui.

Elle a clairement l'air bourrée. Elle titube. Elle semble si fragile, les yeux fermés, perchée sur ce qu'elle semble considérer comme un podium. Laissant l'illusion d'être reine et de maitriser la situation, juste une seconde. Il pousse un soupire et s'en approche doucement. Descend. hurle t-il à son égard, histoire qu'elle parvienne à l'entendre. Sauf qu'elle est sans doutes trop bourrée pour que les mots arrivent à ses oreilles. Sa main vient effleurer son mollet. Ce simple contact le laisse frissonnant. Il lui fait signe de descendre. Tu vas te vautrer. Il lève les yeux au ciel et ajoute, toujours en criant : j'ai pas envie d'appeler ta mère des urgences. Parce que si elle persiste à jouer les casses cou, c'est ce qui finira par arriver. Elle va tomber et se briser la nuque. Et ça, même s'il l'admettra jamais, ça le ferait chier Romain. Il fronce les sourcils, un peu agacé par son comportement de gamine puérile. Sur le coup, c'est pas lui qui joue les gosses de dix ans. Les rôles sont inversés et ça lui fait très bizarre.

Emma, c'est pas la maturité incarnée, ça tout le monde le sait, enfin tous ceux qui la connaissent bien parce qu'elle paraît mature aux premiers regards. Mais elle l'est pas. Non, c'est une gamine en peine, une enfant qui a la haine. C'est celle a qui on a arraché son innocence trop tôt. Ouai onze ans, c'est bien trop tôt. Mais l'avouer, c'est comme accepter le fait qu'il a gagné, qu'il a réussi, ce fils de pute, à gâcher sa vie. Et la brune a trop de fierté pour cela. Non, Emma, elle préfère souffrir en silence, parce qu'elle est bien plus forte que ça, parce qu'elle a pas à se foutre en l'air à cause de ce trou du cul, parce qu'elle a déjà essayé et putain, conne comme elle est, elle y est même pas arrivée. C'est pas être pathétique ça ? Même pas réussir à mourir.

Emma, ouai, elle souffre. Putain ce qu'elle souffre. C'est une douleur sourde, comme des millions de coup de couteaux à la fois brûlants et glacés. Mais elle a appris à faire avec, à vivre avec, à en faire une force. Mais la plupart du temps, sa haine et sa peine parlent pour elle, c'est comme si la vraie Emma n'était plus là depuis que ses souvenirs ont refait surface. Elle aurait aimé ne jamais s'en rappeler. Mais il a fallu qu'elle soit atteinte d'une pathologie de la mémoire rare, l'hypermnésie. Elle aurait préféré être amnésique, parce qu'au moins, elle aurait pu retrouver la mémoire. Là, on peut pas lui enlever des souvenirs, sauf en la rendant amnésique. Mais Emma ne serait plus Emma sans ça. Alors, elle fait avec tous les jours. En espérant qu'un jour la rancœur s'en ira ailleurs.

Ouai, Emma, c'est pas l'exemple de la maturité. Elle sait très bien que même en se bourrant la gueule, elle sera incapable d'oublier. Pourtant, elle teste souvent. Juste pour voir si pour une fois, ça pourrait être une option. Alors, elle a finit en boîte avec ses copines de fac. Elle se dit que peut être, ce soir, elle souffrira un peu moins en pensant à autre chose. Les verres s'enfilent, les souvenirs persistent. Et putain, elle a qu'une envie, c'est s'exploser la tête contre un mur. C'est pas une bonne idée, Emma. Non, ça l'est pas, elle le sait. Alors, elle va voir un premier garçon. Pas assez grand. Un second. Pas assez drôle. Un troisième. Trop tchatcheur. Le quatrième. Oh non, tant pis, elle va monter sur ce caisson de son et danser jusqu'à en avoir mal au pied. Elle aime pas la musique qui passe, mais elle s'enjaille tout de même. De toute façon, elle s'en branle.

Mais alors qu'elle danse tranquillement, perchée sur ses talons de plus de dix centimètres, un verre de vodka dans une main, elle sent quelqu'un lui effleurer le mollet. C'est qui ce con qui vient la sortir de sa transe pas du tout apaisante ? Une transe pleine de souvenirs horribles. Tant pis.

Elle baisse les yeux et tombe sur son visage. Sur son putain de visage. Comme si elle le voyait pas assez, lui et son visage si beau, si doux, si tout. Ouai, non, elle le voit jamais assez, mais elle ne l'avouera jamais. C'est Emma, elle est comme ça. Bien trop fière. Tu vas te vautrer. Elle sourit, de son plus beau sourire, et même si il parait pas franc, elle s'en tape. C'est pas son père, ou sa mère, de toute façon son géniteur on sait plus trop si il est homme ou femme, surtout quand on est bourré. Et Emma sait très bien que sa mère s'en foutrait de ce qu'elle ferait sur son caisson. Non, si sa mère était là, elle serait sûrement dans les chiottes en train de se faire baiser. L'avantage dans ce mariage, c'est que son beau-père a tendance à calmer les hardeurs de sa mère. Il doit lui suffire amplement sexuellement. De toute façon, elle a même pas envie de savoir. J'ai pas envie d'appeler ta mère des urgences. La jeune femme hausse les épaules et porte le verre à ses lèvres avant de parler à son tour. Elle viendrait même pas! Ton père, lui par contre, il s'ra là dans le quart d'heure! Oui, il y a des tensions chez elle. En même temps, y'a trop de gosses, trop de monde, chacun avec son caractère. Et, ils sont souvent pas simples. Emma doit sûrement être la plus calme, si on enlève les plus vieux bien évidemment. Elle titube, essaie de reprendre son équilibre en écartant les bras, mais sa cheville se dérobe, laissant entrevoir le sol qui se rapproche dangereusement. Pas le temps de se rattraper, la seule chose qu'elle arrive à faire c'est fermer les yeux en attendant le choc. Mais rien n'arrive. Juste une douleur au genou parce que lui, il a percuté le sol. Mais sa tête est intacte. Et elle se rend compte que son beau frère par alliance vient de la rattraper et de lui éviter un nez cassé. Elle ouvre les yeux, et se retrouve devant les pupilles noisettes du jeune homme. C'est sûrement l'alcool qui le rend plus beau que d'habitude.

L'état dans lequel elle se trouve est désastreux, il le comprend avant même qu'elle ne prononce le moindre mot. Elle se donne en spectacle et visiblement, ça l'amuse. Il observe les regards autour d'eux, certains lubriques, d'autres compatissant. Est elle seulement capable de percevoir le ridicule de cette situation ? Attention, n'allez pas croire que Romain est un modèle de perfection et de candeur, il a ses histoires qui commencent par une fois j'étais bourré et... Mais il parvient à lire la détresse dans le regard de celle qui est devenu sa soeur et ça lui file un foutu pincement au coeur. Il pousse un large soupire quand il l'entend dire : Elle viendrait même pas! Ton père, lui par contre, il s'ra là dans le quart d'heure! Elle a raison. Pour son père en tout cas. Il serait là et lui filerait un savon. Le paternel est bon et juste. Un peu trop ambitieux et strict sans doutes mais c'est parce qu'il souhaite le meilleur pour ses enfants. Il les pousse à se surpasser. Pas de bol, Romain est en permanence dans l'échec et ce dernier préfère abandonné plutôt que de lutter. C'est comme avec la fac ça, il l'a quitté mais a fermé sa gueule pour pas lire une fois de plus la déception dans le regard de son père. Il a du mal à croire que sa mère viendrait pas lui mais il n'a pas eu son enfance. Il n'a pas connu ses tourments. Puis, sa belle mère, il ne lui a pas adresser plus de trois mots depuis qu'ils vivent ensemble, il l'évite le plus possible pour ne pas avoir envie de l'insulter. Pas qu'elle soit mauvaise ou méchante à ses yeux, elle est juste la représentation de l'échec du mariage de ses parents. Si elle n'éxistait pas, il reste persuadé que le divorce ne serait pas d'actualité. Alors il la déteste.

La chute survient brusquement. Inévitable. Le corps d'Emma qui vole. Ses yeux se posent une seconde sur cette silhouette frêle qui s’apprête à heurter le sol de plein fouet. merde. lâche t-il avant de venir l'attraper comme il le peut. Pas comme dans les films. Vous savez, ces comédies romantiques qui laissent entrevoir que le prince charmant est bien réel. Non. Rien à voir. Il fait ce qu'il peut et se vautre lui aussi pour amortir le choc. Elle sur lui. Un rêve qu'il a eu trop de fois même s'il ne devrait pas. Son souffle qui se percute contre sa nuque. Il sent son coeur s'emballer dans sa poitrine, sans trop savoir si ça vient de la chute en elle même ou du fait que son visage est à quelques centimètres seulement du sien. Ses mains qui l'ont retenu contre sa taille, tremblotantes. Sa respiration qui se veut saccadée et leurs deux corps, l'un contre l'autre. Aucune ombre pour ternir ce beau tableau en dehors peut être de l'haleine alcoolisé qu'ils partagent. Bordel ce qu'il peut avoir envie de goûter à ses lèvres. Vile tentatrice. Elle ne s'en rend pas compte de l'effet qu'elle peut avoir sur lui et pourtant, c'est bien là. A cet instant, ça le percute de plein fouet comme un éclair. Maladroitement, il retire ses mains de ses hanches, trop rapidement, comme si elles pouvaient finir en feu si elles y restaient trop longuement. ça... ça va. Les mots qui peinent à sortir et la boule qui vient tendrement se jouer de lui au creux de son pantalon. Merde, faut pas qu'elle sente ça. Alors il s'extirpe et se relève. Vivement. Puis, une main tendu vers elle, il tente de se redonner un peu de contenance.

Est-ce qu'Emma se rend compte de l'état lamentable dans lequel elle est ? Ouai, elle s'en rend compte. Ce connard l'a rendu ainsi. C'est à cause de lui si elle danse un verre d'alcool à la main. C'est à cause de lui si elle a bu. C'est à cause de lui si elle finit par tomber sur Romain. Sur le coup, elle rit. Parce qu'elle peut rien faire de mieux que d'exploser de rire. Romain s'est étalé pour la rattraper. C'est plutôt drôle ainsi, mais la tension entre eux deux la fait vite revenir à la réalité. C'est peut être l'alcool qui lui fait imaginer ça, en soit, elle espère, au fond d'elle, elle a envie que ce soit la réalité. Elle a cru voir les yeux du brun se poser furtivement sur ses lèvres. Elle a cru, mais elle ne dira rien. Elle n'en pensera pas moins.

Puis elle sent. Elle sent ou alors ses souvenirs la rattrapent, comme ça lui arrive parfois que ses souvenirs prennent le pas sur elle, et elle les revit en vrai, comme des putains d'hallucinations. Mais elle sent cette bosse se former. Des tonnes d'images refont surface. Elle ne voit rien d'autre que ces putains d'images. Non, elle est sous l'emprise d'une hallucination. Elle se mord la lèvre, puis plus rien. Non, plus rien car Romain vient de se relever rapidement et lui tend la main. Il l'a sorti de sa transe, une nouvelle fois.

Sous l'emprise d'alcool, les hallucinations se font plus présentes, plus puissantes aussi. La plupart du temps, elle arrive à se contrôler elle même, à se sortir toute seule, mais là, si Romain n'avait pas bougé, elle ne sait comment elle aurait fait. Il lui tend la main, fébrile peut être ? Elle lui tend la sienne, fébrile sûrement. Elle ferme les yeux quelques secondes, histoire d'empêcher les larmes de couler, de les faire revenir à leurs places initiales, à l'intérieur de son corps. Ouai, elle peut pas pleurer devant lui. Elle lui sert un sourire qui voulait dire qu'elle va bien, mais en réalité, ce sourire veut dire le contraire. Et elle repart, attrapant un verre au pif sur une table, parce que de toute façon qu'est-ce qu'elle se fiche du monde autour d'elle et de ce qu'on peut penser de sa personne. Elle a bien trop donné avec ses conneries de comment on me voit ? Le mec a qui appartenait le verre lui hurle que boire n'est pas une solution pour oublier. Elle se retourne, plante ses yeux dans les siens et lui fait un doigt d'honneur tout en rajoutant: J'peux pas oublier connard! Est-ce que Romain a vu la scène ? Sûrement. Est-ce que les autres autour d'elle ont fait attention à la scène ? Apparemment. Elle sort, le verre à la main. Emma ne reconnait pas ce qu'il y a l'intérieur, mais elle s'en fiche pas mal en soi. Elle sort, bousculant la masse de jeune adulte qui l'étouffe pour rejoindre cette promesse d'air frais.

En ouvrant la porte, le froid lui mort la peau. En même temps, nous sommes en septembre, et elle va en boîte avec un jean troué des millions de fois, et un débardeur de Gun N'Roses, juste ça. Rien d'autre. Elle s’assoit sur les marches menant au club et prend sa tête entre ses mains. Elle en peu plus. Elle n'a jamais pu. Et elle n'en pourra sûrement jamais. Elle sent une chaleur humaine proche d'elle, quelqu'un qui s'assoit à ses côtés. Et elle a juste a levé la tête pour apercevoir Romain. Emma ne sait même pas si elle aurait préféré être seule pour déprimer ou alors avec lui et en parler. Le problème, c'est qu'Emma ne sait jamais. Elle est juste incapable de faire des choix dans sa putain de vie. Elle préfère attendre qu'on les ai fait pour elle, parce qu'elle a peur de s'engager sur une voie sans en être réellement capable.

Une chance que lui même ne soit pas totalement sous l'emprise de l'alcool. Une chance qu'il n'est consommé que quelques bières et qu'il soit en état de gérer la crise de nerf qui semble s'emparer d'elle. Il est un peu maladroit face à tout ça Romain, il ne sait pas réellement comment réagir. Faut dire que c'est une grande première pour lui. Plutôt du genre à observer qu'à agir. Il demande si ça va. Dans le fond, il sait bien que non, ces yeux larmoient, son sourire est faux, tout comme son attitude ce soir. Déjà elle s'éloigne, ignorant la main tendue qu'il lui offre. Elle s'éloigne, sa chevelure brune qui suit les mouvement rapides de ses épaules. Elle vole un verre. Comportement autodestructeur. Il a l'impression que son coeur va s'effondrer quand il voit le type se lever pour lui asséner quelques mots. Mots auxquels elle répond sans le ménager. Elle l'insulte en plus de le voler, de ses mots et de ses gestes. C'est abasourdi qu'il observe la scène. Ces mots se répercutant dans le fond de son crâne. J'peux pas oublier connard! Puis déjà, comme une furie, elle est dehors. Il va tendre un billet de dix à la table du type à qui elle a piqué un verre, histoire d'apaiser une quelconque tension.

Il fait quelques pas et la retrouve assise juste devant. Sans rien dire, il vient s'assoir à côté d'elle. Pas un mot ne sort de sa bouche. Il voudrait pas être reçu de la même façon que le mec à l'intérieur. Un silence s'installe. Pas gênant pour autant. Il regarde devant lui. Incapable de faire plus, de faire mieux que ça. Puis maladroitement, au bout de longues minutes, il vient poser une main sur la sienne. on devrait rentrer. Oui, on. Il s'engage à la raccompagner la gamine jusque chez eux. Un uber fera l'affaire. La soirée ferait mieux de se terminé, elle a bien assez picolé. Il ne pose pas de questions indiscrètes, il ne l'invite pas à se livrer sur ce qui la foutre dans un état pareil. Sans doutes qu'il devrait. Loin d'être un psychologue, il est bien placé pour savoir que c'est parfois agréable de se sentir écouté. Seulement voila, il sait pas comment l'apporter sans qu'elle ne se sente jugée. j'prend un uber. ajoute t-il en osant enfin couler un regard dans sa direction. Elle a l'air si misérable. Ca lui brise le coeur d'être si nul. De ne pas trouver les mots. Les gestes. Il retire sa main de la sienne pour fouiller ses poches. merde, mon portable est à l'intérieur. T'avais des affaires à récupérer ? A l'intérieur du club oui, avec sa veste qui commence sérieusement à manquer.

De voir Romain auprès d'elle, ça la rassure. Emma se dit que finalement, certaines personnes tiennent un minimum à elle. Puisqu'il est là, qu'il est sorti, qu'il est venu la rejoindre dans la fraîcheur de ces nuits de septembre. Ou alors, est-ce juste parce qu'il a peur que si il arrive quelque chose à Emma que son père l'engueule ? Cette idée l'enfonce, l'attriste. Mais c'est la plus réaliste. Ils devraient rentrer. Peut-être bien que oui, mais l'envie n'est pas présente chez la jeune femme. La chaleur de la main du jeune homme. Puisque la température d'un corps d'un homme est plus élevée que celle d'une femme, elle la sent. Elle la sent et a une incroyable envie d'être plus proche. Pour se réchauffer ? Peut être.

Romain annonce qu'il appelle un uber. Et Emma se retrouve incapable d'ouvrir la bouche pour lui dire qu'elle n'a pas envie de bouger. Elle sent les larmes rouler sur ses joues. Elle sent la main du brun la quitter, la chaleur humaine la quitter. Elle se sent vide. Alors, elle ne peut que pleurer encore plus. Elle baisse la tête pour être sûr qu'il ne voit pas son état. Lamentable. J'ai... Mon sac et ma veste. J'vais... J'vais aller la chercher. Elle boit le verre cul sec, le pose à côté d'elle, et tente de se lever comme elle peut. Mais elle a trop bu, alors sa tête lui tourne une fois debout. Elle s'accroche a une rambarde, mais ce n'est pas assez pour la retenir. Emma tend le bras en direction de Roman et finit par s'appuyer contre lui. C'est tellement plus stable qu'une rambarde en fer toute fine. Romain ? J'veux pas rentrer... La jeune femme laisse tomber sa tête sur l'épaule du brun, enfonçant son nez dans sa nuque, inspirant son odeur si... Si tout.