ah c'est dommage. (louis)

FILM FAVORI - louis, c'est resté un gamin, au fond. il a ce semblant d'innocence qui le pousse à laisser échapper quelques perles salées quand, malheur, scar précipite mufasa dans les bras de la faucheuse. et il rit. et il chante, laissant sa voix s'échapper et résonner entre les murs de son appartement sans vraiment porter attention à ses voisins damnés. le garçon, il aime d'un amour éternel ce film d'animation grandement apprécié qu'est le roi lion.
LIVRE FAVORI - il ne lit pas louis. par manque de temps, par flemme sûrement, il laisse traîner deux trois magasines hasardeux au coin de ses chiottes. sa table de chevet, elle, se laisse mourir dans un coin avec comme seule compagnie, une lampe et un médiocre paquet de capotes.
CHANSON DU MOMENT - il aime les trucs légers, le gamin. de douces ballades qui se perdent aux oreilles sans que les notes ne viennent échauffer les esprits ou arracher quelques larmes. de petits airs qui portent les corps au quotidien sans les brusquer, sans les abattre. louis, il laisse les moreaux du musicien petit biscuit le bercer jour et nuit. bien qu'il chérit chaque petits éclats mélodieux qu'il peut produire, once again revient bien plus souvent que les autres.    .
COULEUR PRÉFÉRÉE - le gamin. il aime cette couleur qui tapisse le ciel lorsque les nuages se font discrets, aux tâches qui se forment sur les corps de femmes bien peu aimées de leurs maris, à ces interminables miroir qui rongent le sable quand les tempêtes se font plus vives, plus fortes. louis. il aime le bleu. le bleu clair. le bleu foncé. le bleu vert. le bleu nuit. le bleu et ses nuances. le bleu et ses nombreux sens.
SAISON PRÉFÉRÉE - il vous dira l'hiver, pour ses voiles scintillants qui s’étendant sur les villes. il clamera le printemps pour cette impression de renaissance, de renouveau. la chaleur qui perce les nuages chargés d'eau et de malheur. il hurlera l'été pour ses longues nuits à flâner, à arpenter les rues, les terrasses et les cafés. il terminera par l'automne. l'automne pour ses couleurs et ses odeurs. et, finalement, il n'arrivera pas à se décider, le garçon.
HOBBIES - louis. il aime grimper sur les toits des immeubles qui se dressent dans la pénombre, les nuit où,
sur ce voile noir qui ronge les villes une fois les rayons chaleureux dissipés,
pétillent de nombreuses billes. il aime prendre de la hauteur. oiseau de nuit,
il se pose sur un bâtiment de son choix, souvent le fruit du hasard, et scrute l'infinité de l'univers, parfois accompagné, souvent seul avec lui-même.
ANIMAL TOTEM - le gamin, c'est la vermine qui parcourt les rues à la recherche d'un peu de nourriture, d'une occupation quelconque. il grimpe le long des murs et s'immisce dans les lieux interdits. guide plus que fiable, c'est aussi ce petit coeur sur pattes qui s'amuse et s'effrite avec ses congénères. animal sociable, chaleureux et attachant. roi des rats.

le mec qui gratte les murs et les heures de colle, louis, il est pas méchant, un peu branleur, un peu fainéant, il a son bac en poche, rien de plus, rien de moins, obtenu avec mention glandage. il s'est tourné les pouces entre les râles de sa génitrice et l'absence de son paternel. au milieu. la p'tite soeur un peu prodige. il est pas resté longtemps, le gamin, dix-huit ans, il s'est taillé sans rien dire, sans prévenir, il s'est laissé embrasser par les rues. celles de bordeaux. un aller simple. il a erré, ici et là, sans s'attacher, sans s'accrocher. de carton en squatte. d'appartement en carton. il créchait chez quelques amis, à l'occasion, souvent pendant les fêtes, souvent comme trouble fête. il rêvait, louis, d'avoir son propre business. quelque chose entre un bar à chats et un bar tout court. ça s'est ébruité, ça s'est perdu entre les murs, jusqu'aux oreilles d'âmes charitables qui, de temps en temps, lui tenaient compagnie. il en a entendu parler. quelques rumeurs ici et là. jamais rien de concret. et, comme la houle puissante et soudaine, ça l'a frappé, violemment, exquise douceur, le plus beau de l'humanité. ces quelques corps qui, habituellement, lui offraient un peu de chaleur, ont, cette fois, déversé quelques milliers de billets. une cagnotte qu'ils disaient, des dons d'étrangers, d'inconnus, de bordeaux et d'ailleurs. c'était beau. ça lui a arraché plusieurs perles salées. louis, il peste souvent sur le monde et crache sur ses habitants. sous ses airs de vipère mal-aimée, il tremble à la vue d'une abeille, craint le tonnerre et les éclairs, le garçon, il se planque aussi sous sa couette quand le temps s'y prête, avale un bol de céréales au p'tit matin, privilégie les disney bien plus que les indie. des notes de musique qui se perdent, les murs qui tremblent au rythme des corps qui se meuvent sur la piste, suent, se collent et s'embrassent. louis, il aime pas les boîte de nuit, les soirées un peu étranges, un peu bizarres, non, il préfère mille fois une petite terrasse où les pigeons se mêlent aux familles, quelques verres par-ci, trois quatre cigarettes par là et les voix qui résonnent en une mélodie bien agréable. louis, il n'aime que très rarement. il tolère la plupart du temps. il erre d'un ami à l'autre, passe mais n'installe jamais de relation durable. les quelques rares âmes qui forment son entourage, il les chérit. il est le frère aimé, le frère voulu. il râle beaucoup, le garçon, mais il est là. il prend sa caisse et taille la ville d'un bout à l'autre pour récupérer un ami un peu soûl, il recueille les oiseaux égarés par hasard au pied de son appartement, il leur offre une épaule pour y verser quelques larmes, des bras pour s'y réfugier, des mots pour apaiser.   mille et un motifs, couleurs dégueulis, louis, il tue le style, poignarde karl lagerfeld et dessine un magnifique doigt d'honneur aux plus grands couturiers. enfermé dans son appartement, il n'est pour le monde qu'un corps errant vêtu de pyjamas tous plus ignobles les uns que les autres. claquettes chaussettes, un plaid sur les épaules, parfois en boxer, souvent à poil. louis, il vit pas seul. elle est là, de jour comme de nuit, elle s'immisce sous ses draps, se colle doucement contre sa peau et lui arrache de nombreux rictus. il l'aime le garçon. il l'aime d'un amour infini. elle ne parle pas. elle miaule. elle ronronne quand la paume de sa main chatouille son pelage. madonna, c'est l'âme de son appartement, de ce monde. quatre pattes. un nid affectueux qui errer entre ces murs, un tigre miniature. louis, il se donne du mal. vraiment. il essaye une fois, dix fois, cent fois. il danse devant les fourneaux, flirte avec les flammes, évite l'incendie de peu et raccroche le tablier, mais ses plats, parfois périlleux, sont souvent de vrais orgasmes gustatifs. louis, c'est son propre patron, l'unique responsable de ses gestes, ses paroles, son gagne-pain. pas d'âme rôdant autour de lui. pas de voix qui hante ses nuits. lion à l'instinct bien ancré, bien présent, louis, il a pas oublié d'où il venait. citoyen du monde, errant ici et là, vile voleur, il attendrissait les p'tites vieilles de quartiers, amadouait les naïfs, ses deux pupilles pétillantes et humides qui accompagnaient quelques mots doux, quelques mots difficiles, acteur sans faille, manipulateur sournois.