- on top of the world - FILM FAVORI - West Side Story. Il connaît les paroles, les dialogues, les scènes, par cœur. LIVRE FAVORI - The Old Man and the Sea. Vic est passionné par Hemingway, et d'autres acteurs américains comme Steinbeck ou Jim Harrison qu'il lit et relit sans se lasser. Leurs livres sont toujours en évidence dans sa petite librairie. CHANSON DU MOMENT - Rest, de Charlotte Gainsbourg. Il suffit de l'écouter pour comprendre. COULEUR PRÉFÉRÉE - Le noir. Oui, le noir est une couleur. SAISON PRÉFÉRÉE - Le printemps, lorsqu'il peut enfin sortir une chaise devant sa boutique et lire en laissant les premiers rayons de soleil le caresser. HOBBIES - Lire, bien entendu, et cela lui prend énormément de temps étant donné qu'il a décidé d'en faire son travail. Depuis quelques années, il s'essaye à l'écriture. ANIMAL TOTEM - L'âne, probablement, et seulement pour son caractère têtu que Vic partage avec cet animal. Mais l'obstination qui caractérise Vic, ce n'est pas de la bêtise, c'est simplement du bon sens. | - castle on the hill - ●●● L’amour, Vic l’a connu dans les livres. Roméo et Juliette. Elio et Oliver. Anna et le comte Vronsky. Les liaisons dangereuses. Elizabeth et Darcy … Toutes ces histoires, il les a rêvées. Il souriait, en s’imaginant être à la place d’Anna et murmurer « I've always loved you, and when you love someone, you love the whole person, just as he or she is, and not as you would like them to be ». C’est beau, tout ce qu’on lit. Mais dans sa vie, Vic, il n’a jamais vraiment chercher l’amour. Celui qui fait autant de mal que de bien. Celui qui fait vibrer et qui nous fait dérailler. Il s’est contenté de draguer, de charmer, de séduire, chaque week-end, un homme différent, de vivre des histoires filantes, des histoires éphémères. Il a aimé. Bien malgré lui. Il s’est laissé emporter sans s’y attendre, et sans rien pouvoir faire. Lorsqu’il a senti les premiers effets de la jalousie s’emparer de lui, lorsqu’il a eu envie de mettre son poing sur la tempe de ceux qui s’approchaient un peu trop près de B. … Lorsqu’il a vécu cela, pour la première fois, Vic s’est fait peur. Mais Vic a essayé de s’y accrocher. Et comme dans toutes les entreprises dans lesquelles il se lance, Vic s’est battu avec acharnement. Parce qu’il y a cru … C’est son cœur qui a payé le prix. Ça n’a pas fonctionné … ou peut-être qu’aucun des deux n’a vraiment fait le nécessaire pour que cela marche. Vic essaye de ne plus se rappeler de cette période de sa vie. Il essaye d’oublier, même s’il se retourne lorsqu’il pense avoir aperçu B. et que son cœur se met à battre un peu trop vite. Le premier véritable amour. Celui dont il est ressorti avec des blessures qu’il n’arrive pas vraiment à refermer. Il a tenté de les panser, en jouant de ses charmes et en multipliant les conquêtes. Mais aujourd’hui, aujourd’hui, il se met à rêver à une vie sentimentale un peu plus stable. Il se met à rêver d’avoir un homme à ses côtés, et pourquoi pas une bague autour du doigt.
●●● Il n’a jamais vraiment voulu être libraire. Ce qu’il le faisait rêver, étant gosse, c’était de voyager et de s’installer à l’étranger, d’apprendre le français à des étrangers tout en évoluant dans une culture totalement différente de la sienne. À dix-huit ans, sans un sous en poche, arrivant à Bordeaux, il s’est lancé dans des études littéraires plus ou moins excitante, bien que la littérature soit sa plus grande passion. Il a arrêté, rapidement, pour se lancer dans des études de marketing, avec une idée folle en tête : ouvrir sa propre librairie. Faire voyager les gens dans son monde, peuplé de mille personnages et de paysages mystérieux. Il a trouvé le banquier sympa, celui qui lui a accordé un prêt un peu trop facilement peut-être, un peu follement sûrement, et il a acheté une petite boutique dans le centre de Bordeaux. Il tient sa librairie depuis trois ans et il ne s’est jamais senti plus heureux que maintenant. Mais Vic recommence à rêver d’ailleurs, et peut-être qu’un jour il arrêtera tout pour se lancer dans une autre aventure.
●●● L’argent a toujours été une source de préoccupation pour ses parents. Ses parents étaient des ouvriers, des gens qui se sont levés tôt pour gagner de quoi payer un loyer raisonnable, payer des factures et satisfaire des créanciers toujours plus nombreux. Ils n’ont pas pu offrir tout ce que leurs enfants souhaitaient. Pour réaliser les rêves qui les faisaient s’illuminer. Pour payer les études qu’ils voulaient suivre. Mais ils ont toujours fait de leurs enfants la priorité. Et c’est peut-être pour ça que leur père a décidé de se lancer dans des affaires illégales. Du travail au noir. Des petites fraudes pour toucher quelques centaines d’euros supplémentaires. Simplement ce genre de choses. Mais on commet toujours un erreur lorsqu’on décide d’emprunter ce genre de chemins, et celle de leur père fut de ne pas savoir s’arrêter. Les fraudes se sont accumulées, des voisins ont commencé à se poser des questions, jusqu’à ce qu’il se retrouve devant les tribunaux et qu’il en ressorte avec des dizaines de milliers d’euros à rembourser. Les Mazué ont décidé de fuir la banlieue bordelaise, pour fuir cette vie de galère qui ne leur a jamais souri. Pour fuir le jugement des autres. Vic n’a su que quelques années après que son père avait été condamné. Que la raison pour laquelle il a dû changer de lycée en milieu d’année, la raison pour laquelle il a perdu ses amis, la raison pour laquelle il s’est retrouvé seul était son père. Vic ne s’était jamais senti proche de lui, et depuis ce jour, le lien qui les unissait, aussi faible soit-il, s’est amenuisé un peu plus. Vic avait seize ans. C’est l’âge où ses doutes se sont dissipés, où il a compris qu’il était homosexuel, où il a lâché la bombe au plein milieu d’un repas, par défi, pour bousculer son père, pour voir la rage dans ses yeux. Lorsqu’il a eu 18 ans, il s’est envolé pour Bordeaux pour se lancer dans des études littéraires, loin de son père à qui il n’a jamais plus adressé la parole, jusqu’à sa mort, en 2015. Vic n’aime pas en parler, il n’aime pas repenser à sa relation avec son père, parce qu’il sait qu’il est le seul à blâmer. Parce que ça lui brise le cœur de ne pas avoir été là pour les derniers instants de son père, parce que ça lui brise le cœur de réaliser qu’il ne lui a jamais dit je t’aime.
●●● À son arrivée à Bordeaux, à 18 ans, il s’est engagé dans une association LGBT. Il ressentait ce besoin de s’impliquer dans sa « communauté ». Avec des hommes et des femmes qui sont confrontés aux mêmes regards, aux mêmes préjugés, aux mêmes interdits. Il milite depuis presque dix ans et a toujours été dans les premiers rangs des cortèges, à revendiquer les mêmes droits, à revendiquer la même reconnaissance, à revendiquer l’égalité. Il s’est impliqué davantage dans la vie de l’association, entrant dans le conseil d’administration, participant aux votes les plus importants, participant aux prises de décisions. Et aujourd’hui, il rêve d’en prendre les rênes.
●●● Il donne l'impression d'être un bon garçon, mais ce n'est qu'une impression. Vic a connu tous les excès. Drogue, alcool, sexe, mauvaises fréquentations ... Tout comme ses idoles littéraires, il s'est essayé à ces paradis artificiels, mais il a toujours eu la force de se mettre des limites et d'arrêter avant de dépasser la ligne rouge. De temps à autre, il se laisse tenter cependant, mais les excès d'aujourd'hui ne sont pas comparables à cieux d'hier. Il donne aussi l'impression d'être un gentil garçon, avec ses boucles et son minois d'adolescent. Mais Vic a une vraie âme militante et il a toujours été prêt à se battre pour ses convictions. Il a été de toutes les manifestations organisées par la gauche, organisées par des groupes LGBT, n'hésitant pas à jouer des poings lorsque ses camarades étaient bousculés.
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