on a le rêve dans le coeur, le cauchemar dans les veines. (presnel)

maman, la femme de ta vie, ta mère, ta reine. c’est la femme la plus forte au monde pour toi, celle qui a enduré la violence de ton père, celle a supporté son départ, qui vous a élevé, seule. celle qui a tout fait pour ses gosses aux dépends d’elle-même. ta mère a des origines cap verdiennes, elle est arrivée en france lorsqu’elle était jeune pour les études et ton père lui a promis de belles choses donc elle est restée. petite sœur ta petite princesse, ton bébé. quand elle est née, t’étais le gosse le plus heureux du monde, et t’as grandi en la protégeant, parce que tu ferais tout pour elle, tu serais même prêt à tuer s’il le fallait. ta sœur, cette boule d’énergie, qui te donne souvent du fil à retordre. sérieuse à l’école, mais qui a tendance à se fourrer dans les problèmes. qui ne supporte plus trop le côté trop protecteur de son frère, et qui pourtant ne peut s’empêcher de l’appeler quand elle se retrouve dans une situation compliquée. papa, tu l’as connu que les six premières années de ta vie, et t’as pas le meilleur souvenir de lui. tu te souviens qu’il était violent, impulsif, alcoolique, qu’il s’énervait tout le temps, contre ta mère, contre toi. jusqu’au jour où il est parti. tu ne l’as plus jamais revu. école, au début, c’était bien, la maternelle, l’école primaire, c’était sympa, t’étais plutôt doué. t’étais plutôt sage. puis t’es arrivé au collège, ça s’est compliqué, tu travaillais moins, t’essayer quand même. t’essayer de ne pas avoir trop de problème, pour pas que ta mère soit convoquée, mais parfois c’était au-dessus de toi. quand t’as eu seize ans, t’as arrêté l’école. fin de l’école obligatoire. vie de dealer, t’avait quinze ans quand t’as accepté d’être guetteur. on t’avait déjà proposé avant, mais t’as pas voulu, tu ne voulais pas rentrer dedans. ce qui t’as fait accepté, c’est quand t’as vu les relances pour certaines factures, tu devais faire quelque chose, t’as fait ce que t’avais à faire quand tu devais le faire. t’étais en bas de l’échelle, puis t’es monté, petit à petit, et maintenant, t’as l’impression que c’est trop tard pour te sortir de là. en parallèle, tu fais des petits boulots par-ci par-là, pour faire semblant que tu fais autre chose de pas illégal. ce que t’aime, jouer à la play, c’est ce que tu fais quand t’as rien de spécial à faire. faire la fête, le monde de la nuit tu connais. depuis longtemps. ecouter la musique, rap français et us en général. passer du temps avec ta famille, le plus souvent que possible, un repas partagé, un film partagé, des discussions échangées. trainer le soir dehors, sans forcément ne rien faire. ce que t’aime pas, te prendre la tête, penser à l’avenir, les mecs qui tournent autour de ta sœur, le chocolat, la solitude, les moralisateurs. les filles, toi t’es un dragueur de base, t’aimes bien séduire, t’aime bien plaire. t’as eu des relations, généralement pas trop sérieuses, parce que tu n’aimes pas le sérieux. peut-être que ça te fait peur, peut-être que tu te dis que tu ne peux pas trop y avoir droit, avec la vie que tu mènes. mais aussi parce que tu ne crois pas spécialement en l’amour, c’est peut-être parce que l’amour avec un grand a n’est pas toujours là, tu n’as pas vraiment connu ça, alors tu n’y crois pas. les problèmes, tu en as depuis que tes gosses, tu les cherches pas, c’est eux qui te trouvent. mais t’as le don pour te fourrer dedans. les mauvaises paroles qu’on te dit, les mauvais regards, les personnes qui embêtent ta sœur tout ça, ça suffit pour t’énerver. sans compter les problèmes que tu as à cause de ton occupation professionnelle. les problèmes, ça te suit partout. a cause aussi de tes fréquentations, ce ne sont pas les meilleures personnes du monde, tu sais que si tu restes avec elles t’aura toujours des problèmes. mais tu restes quand même, parce que c’est tout ce que tu connais vraiment. parce qu’ils te ressemblent. parce que ce sont tes potes. parce que c’est ta famille.