viva playa (astrée)

Mes mains tremblent. Je n'arrive pas à les contrôler, à les stopper. Bien sûr, je sais ce qui se passe actuellement. Le manque se fait clairement ressentir, mon corps me fait comprendre que je dois en reprendre. Mais, mon cerveau me dit que je ne dois pas abandonner. Je me suis battu pour arrêter, je ne peux pas lâcher mes efforts pour quelques minutes de plaisir. Je retomberai pour des années de malheurs et d'enfer. Début septembre, il fait encore beau. C'est vrai que l'été n'a pas vraiment été là ces derniers-jours, mais aujourd'hui, il fait bon. Il faut en profiter, malgré le petit vent qui fait lever les jupes. Assis sur la plage du lac, mes yeux regardent les filles défilées devant moi. Brune, blonde, rousse, tout y passe, j'en suis ravi. Ils s'arrêtent sur une fille, munie d'un appareil photo. Longuement, mon regard ne te quitte pas. Tu me fixes, l'objectif de ton appareil braqué sur moi. Je ne dis rien pendant quelques secondes, cela commence doucement à m'agacer. C'est dérangeant, cela devient gênant. Que me veux-tu ? Mes mains continuent de trembler, j'ai envie de reprendre. L'énervement monte rapidement, prenant une bonne poignée de sable, je te le balance à la figure. Dégage avec ton appareil photo, paparazzi de merde ! Que je te cries dessus, bien sûr, je te prends pour ces cons de paparazzis. Il faut dire que je suis un Cartier, une famille connue et reconnue ici en France.

Je suis peut-être un peu trop virulent, mais c'est comme ça. Je n'arrive pas à me détendre, à m'apaiser. Je pourrai fumer, mais je n'ai pas envier d'arpenter à nouveau cette voie. Il faut que je diminue ma consommation de ce côté là, c'est compliqué. Je suis dépendant, mes mains tremblent. Mon corps entier est en demande, je suis à la merci de ces drogues illicites. Je ne suis pas bien, je commences à en avoir des sueurs et je n'en dors plus la nuit. C'est terrible d'être comme ça. Alors quand je te vois avec ton appareil photo, ça m'énerve. Je réagis au quart de tour en m'approchant de toi et en te balançant du sable à la figure. Je m'en fiche des conséquences, de me voir t'attaquer dans les journaux peoples. Tu me rapporteras des sous, bien plus que j'en ai encore. Tu te lèves, tu es surprise alors que je t'ai agressé, c'est compréhensible. Je me suis peut-être trompé, tu ne fais pas parti de ces journalistes parasites. T'as qu'à pas me braquer avec ton appareil photo ! Puis, si tu voulais me draguer, c'est pas la meilleure des solutions ! Oui, je ne compte pas m'excuser. Ce n'est pas mon genre de me morfondre en excuse, puis je pense que tu veux m'accoster et voilà, c'est une mauvaise manière que de faire comme ça. Oui, je dois être un peu sûr de moi et très confiant pour penser que tu cherches à me draguer. Je suis plaisant à regarder, je le sais. Quoique... je dois bien être triste à voir puisque je suis clairement en manque.

En fait, peut-être que je me trompe sur toute la ligne. Peut-être qu'elle est ce genre de personnes à prendre tout et n'importe quoi en photo. Notamment les paysages. Ce genre de photographes ennuyant, quoi. Apparemment, son appareil semble en mauvais état à cause du sable que je lui ai balancé à la figure. Elle me dit qu'on ne voit pas sur les photos qu'elle a prise, j'hausse les épaules, toujours pas prêt à m'excuser. Je veux fumer, je veux me piquer, je veux me droguer mais je tente de faire taire cette envie qui hurle en moi. Son appareil est cassé, je le comprends à son agacement. Cette fois-ci, je soupire. J'espère que tu ne comptes pas me demander d'rembourser. C'est clair et net. Je n'ai pas que ça a faire, puis... même si j'en ai les moyens, je n'en ai clairement pas l'envie. Je ne la connais pas du tout, je suis innocent dans cette histoire. Quelle idée d'aller à la plage avec un appareil photo ? C'aurait pu être un gosse qui te balance du sable sans le faire exprès. Tu l'aurais pas fait payé non ?! A mon tour, je m'agace. Pourtant, elle ne m'a rien dit, ne m'a encore rien demandé. Mais, ça m'énerve, le manque qui se fait clairement sortir agit sur mon humeur.

Je ne suis pas spécialement radin, au contraire puisque je suis le genre de personnes très dépensières, qui achète un peu tout et n'importe quoi. Mais, je ne suis pas d'humeur, je suis agacé et en manque de stupéfiants illicites. Elle se met à hurler, j'ai un sourire affiché sur mes lèvres. Elle est plutôt mignonne quand elle s'énerve, s'empêchant d'être vulgaire. Contrairement à moi qui n'ait aucune gène. Les regards se tournent sur nous car sa voix monte dans les tours, quelques badauds s'approchent même pour voir ce qu'il se passe. Allez, ces gens là vont croire que je l'ai agressé. La blague. Un d'entre eux sort même son téléphone prêt à prendre en vidéo la petite scène. Ne souhaitant pas être affiché sur les réseaux sociaux, je vais tenter de calmer cette inconnue. Ok, ok. Arrête de crier. Contrairement à elle, ma voix est plutôt calme, mais froide. Je n'ai pas envie d'hurler pour me faire entendre ou me faire plus remarquer que maintenant. Je vais te le payer. On va au magasin, maintenant. Parce que je n'ai pas envie de rester là. I vaut mieux pour moi de partir, je décide de lui rembourser son appareil photo pour qu'elle me fiche la paix.