back to black

un - Trop petite, trop frêle, trop blanche, trop sensible et avec beaucoup trop de tâches de rousseurs. Voilà comment les autres jeunes voyaient Maëve quand elle était au sein de son foyer. Enfin le foyer, entendez par là, le vrai foyer familial. Non parce qu'elle n'en a pas vraiment eu : ses parents, à ce qu'on lui a raconté la maltraitaient, principalement par négligence. Ils avaient dû se résigner à la laisser partir dans les bras d'une assistante familiale. Elle n'a jamais voulu les chercher. Parce que finalement, c'était aussi à cause d'eux que tous ces jeunes se moquaient d'elle lorsqu'elle était enfant. Et puis, il y eut cette famille d'accueil, qui avait au moins dix coeurs à la place d'un seul. Elle se sentit comme chez elle, et ce, pendant une bonne dizaine d'années, avant qu'elle ne décide d'elle-même de prendre son envol. deux - Il y a toujours cette foutue copine à l'école qui la faisait rire jusqu'à se tordre les boyaux. Il y a toujours ce professeur pour lui lancer deux ou trois regards furieux. Il y a toujours ce garçon avec qui elle aimait passer du temps contrairement à la classe entière. Ces souvenirs sont sans doute les meilleurs de Maëve au lycée et elle aime se les remémorer lorsqu'elle retombe sur de vieilles photos. Les pires souvenirs, elle essaye de les balayer dès qu'ils lui reviennent en tête. Mais ça ne marche pas avec tous. Comme cette première fois avec ce garçon dont elle se croyait amoureuse. Une soirée trop arrosée pour une jeune de son âge. Oui elle avait envie de lui et oui elle lui avait fait comprendre. Et même si elle avait consenti à perdre sa virginité avec ce jeune, elle n'aurait jamais imaginé que ce dernier la laisse dormir, seule et désarmée. Le lendemain, il ne daigna même pas la regarder, et cela ne fit qu'appuyer sur le fait que ce jeune ne voulait rien de plus d'elle. Elle n'a jamais pleuré pour ça, mais elle n'oubliera pas pour autant. trois - Maëve aime rire à gorge déployée en se balançant de droite à gauche au rythme d'un bon rock. Elle déteste la routine et l'a fait savoir à tous ces gars qui ont voulus s'installer avec elle. On la compare toujours à un petit rayon de soleil dans la bande, lorsqu'elle n'est pas au fond du trou, en train de déprimer. D'ailleurs, que ce soit en période de grande détresse émotive ou de regain de gaieté, la musique semble être son seul et véritable exutoire. C'est aussi pourquoi elle s'est mise à jouer de la guitare aussi régulièrement. C'est encore meilleur quand les amis posent leurs voix par dessus.  soleil - C'était pas évident pour Maëve de savoir ce qu'elle voulait faire comme métier. En fait, à contrario de beaucoup d'autres jeunes, elle n'a jamais rêvé de travailler dans tel ou tel métier. Ce dont elle a rêvé, par contre, c'était de se retrouver à vivre sur une plage et passer la moitié de son temps, les pieds dans le sable mouvant. Se chercher un métier n'a pas été chose facile. Encore moins quand l'exemple parental n'est pas là. Et puis, un jour, elle s'est souvenue du métier de sa mère adoptive (famille d'accueil). Et, sans expliquer pourquoi, elle s'est lancée dans la même branche qu'elle. Infirmière. Bon, en soit, elle n'a jamais eu peur du sang, des plaies béantes ou des vomis. Elle s'en tape de tout ça. Et ce que ça pouvait lui apporter ? Bah justement... elle découvrit avec le temps que cela lui apporta plus qu'elle ne l'aurait imaginé. t'as bougé - Il faut absolument vous prévenir que Maëve vit dans une coloc de tarés. Ils sont tous plus cons les uns que les autres et se détestent autant qu'ils s'aiment. Mais leur vraie force est et restera leur diversité et leur ouverture d'esprit. La plupart du temps, il s'aiment et se le disent sans filtre. Et puis parfois, bah ouais, ça clash parce que Maëve a laissé son bordel trôné dans le salon et que la maniaque, ce jour là, était vraiment de sale humeur. Mais surtout, ils se complètent et en ont conscience. Ils ne se verraient pas quitter ce petit coin de paradis.