(Noam) Le prince charmant finit toujours avec la mauvaise princesse

1)Je n'ai pas la meilleure famille du monde, mais je ne la changerais pour rien au monde. Ma mère n'a jamais vraiment été stable sentimentalement. Elle ouvrait les cuisses trop rapidement, s'imaginant toujours être amoureuse. Elle n'était pas une mauvaise, elle avait de l'amour à donner à tous ses enfants. Pourtant, j'aurais aimé avoir un vrai frère ou une vraie sœur. J'adore mes demis, mais avoir une personne du même sang à cent pour cent, ça aurait été mieux.  2) Je ne vais pas le nier, je n'ai jamais manqué de rien. Les fins de mois n'étaient pas toujours simples, mais papa a payé toutes mes études. Un homme plein aux as. Je dois avouer qu'il fallait bien qu'il serve à quelque chose. Ma mère n'était pour lui qu'une nuit de plaisir... Une passade. J'ai dû le voir cinq fois dans ma vie. J'ai surtout vu la couleur de son fric. 3) Je suis né dans une ville du Nord. Tourcoing. Je n'y étais pas vraiment heureux. Un peu trop gros. Timide. Une famille pas comme les autres. J'étais exclu, trop absorbé par mes livres. Il a fallu attendre mes douze ans. Le déplacement d'une famille du Nord, vers Bordeaux. Ici, c'était un nouveau départ. Du sport. Des potes. Des filles. Et encore plus de frères et sœurs. 4)  C'est à ce moment-là, que je suis passé du grand-frère respectable, à celui de Don Juan, fêtard et fumeur. Bordeaux m'a ouvert des portes, mais surtout m'a apporté des potes. Une bande qui ne m'a jamais laissé tomber. Même aujourd'hui. On est uni comme les cinq doigts de la main. On a beau avoir passé la trentaine, on est loin d'être respectable. Amitié. Amour. Trahison. Tromperie. Fête. Prison. C'est mieux qu'on épisode des feux de l'amour. Pourtant, je sais que quoiqu'il arrive, je pourrais toujours compter sur eux. 5)J'ai fait quelques conneries, même beaucoup. Par chance, j'ai évité la case prison. Pas comme tout le monde. J'ai roulé ma bosse et j'ai continué ma vie. Je n'avais pas vraiment dans l'optique de devenir prof. J'en avais tellement fait baver aux miens. Et pourtant, j'adore ce que je fais. J'aime voir le regard d'un élève lorsqu'il comprend enfin les maths. Ou le sourir d'un autre lorsqu'il voit son 20/20. Je ne suis peut-être pas un champion de formule 1, mais je suis heureux. 6)On ne peut pas dire que je sois le genre d'homme qu'on présente à ses parents. En général, la première fois que les parents d'élèves me voient, ils veulent changer leurs gosses de classe. J'ai une barbe bien taillée, des tatouages sur le corps, je fume. Le parfait mec à marier. On pourrait passer les apparences, mais non. J'enchaîne les conquêtes, les filles d'un soir, de petites vertus. On pourrait dire que je ne crois pas en l'amour, comme la plupart de mes frangins, mais la vérité, c'est que mon cœur est brisé. L'amour, je l'ai connu, et je l'ai perdu.  7) Elle s'appelait Léa. J'ai bien dit s'appeler. Elle était magnifique. Le genre de femmes qui n'avait pas besoin d'artifice pour illuminer la pièce. Le plus important, elle avait mon cœur. Et, puis elle s'en est allée, comme un souffle d'air. La maladie l'a emporté, comme la mer emporte les navires. Un jour, elle était la femme souriante, qui faisait battre mon cœur, l'autre, elle était une femme fragile sur un lit d'hôpital. Je ne sais pas, s'il y aura encore de la place pour quelqu'un d'autre. 8)J'ai honte du petit garçon de Tourcoing. C'est pour cela que je passe beaucoup de temps, à la salle de sport. Je cours, je frappe dans un sac de boxe, je frappe dans un ballon. Je ne m'arrête jamais. Comme disent les femmes, il faut souffrir pour être belle. 9)J'ai appris à jouer de la guitare que récemment. Maman n'avait pas vraiment les moyens de payer des cours à tout le monde. Un jour, je suis rentré au conservatoire, j'ai choisi un instrument, et j'ai payé mes cours. Il faut avouer, cela aide beaucoup auprès de la gent féminine. Toujours attirée par les bad boys et les musiciens. 10)J'ai peur des chevaux. Je te vois déjà rigoler et te foutre de ma gueule. J'espère que t'auras jamais de peur, sinon, je vais bien rigoler à mon tour.